- trompe-
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⇒TROMPE-, élém. de compos.Élém. issu d'une forme de tromper, entrant dans la constr. de subst. masc. V. trompe-la-mort, trompe-l'œil et aussi:trompe-cœur, subst. masc. Tout le roman français (...) est (...) le triomphe du trompe-cœur (Cl. ROY, Le Commerce des classiques, 1953, p. 236 ds QUEM. DDL t. 9).trompe-l'esprit, subst. masc. Voici enfin la ressemblance et non le trompe-l'œil, le trompe-l'esprit après la déformation qui gêne notre regard (COCTEAU, Le Rappel à l'ordre, 1919, p. 117, ds QUEM. DDL t. 15).trompe-(l')oreille, subst. masc. Sa passion de la vérité le pousse [le poète moderne] à prendre des notes presque scientifiques qui, s'il veut les présenter comme poèmes, ont le tort d'être pour ainsi dire des trompe-oreilles auxquels la réalité sera toujours supérieure (APOLLINAIRE, in Mercure de France, 1er déc. 1918, p. 389, ds QUEM. DDL t. 15).Prononc.:[
]. Bbg. QUEM. DDL t. 15 (s.v. trompe-(l')oreille); 34 (s.v. trompe-oreille).
trompe-❖♦ Premier élément de mots composés, tiré du verbe tromper. ⇒ Trompe-la-mort, trompe-l'œil.REM. Sur le modèle de trompe-l'œil, on rencontre trompe-oreille (Apollinaire, 1918, in D. D. L.) ou trompe l'oreille; trompe-l'esprit (Cocteau, 1919, in D. D. L.); trompe-cœur (Claude Roy, 1953, in D. D. L.).0 Il (Joyce) emploie tous les subterfuges, truquages, procédés : le demi-mot (avec clin d'œil), le calembour, le faux plein verbal, le trompe-l'oreille, toutes les lacunes du discours cohérent par où il prétend faire passer autre chose.Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 18.
Encyclopédie Universelle. 2012.